Guy Roustang, Florine Garlot et Elwis Potier.

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Non classé16/05/2021

Projet pour une présentation de l’eccap au Réseau interuniversitaire de l’économie sociale et solidaire (RIUESS)

L’encyclopédie du changement de cap[1] rassemble déjà des contributions qui donnent une orientation et suscitent de la part de nos abonnés un certain intérêt. 
Mais le chemin à parcourir reste considérable si l’on ambitionne d’être incontournable{"props":{"pageProps":{"author":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNDc=","name":"Guy Roustang, Florine Garlot et Elwis Potier.","posts":{"nodes":[{"id":"cG9zdDoxNDk0","title":"Projet pour une présentation de l’eccap au Réseau interuniversitaire de l’économie sociale et solidaire (RIUESS)","uri":"/2021/05/16/projet-pour-une-presentation-de-l-eccap-au-riuess/","date":"2021-05-16T18:11:13","categories":{"nodes":[{"name":"Non classé","slug":"non-classe"}]},"slug":"projet-pour-une-presentation-de-l-eccap-au-riuess","content":"\u003cdiv\u003eL’encyclopédie du changement de cap\u003ca href=\"#_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e rassemble déjà des contributions qui donnent une orientation et suscitent de la part de nos abonnés un certain intérêt.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eMais le chemin à parcourir reste considérable si l’on ambitionne d’être incontournable\u003ca href=\"#_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e :\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211; pour tous ceux qui sont conscients qu’un changement radical d’orientation s’impose aujourd’hui avec urgence.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211; pour tous ceux qu’il faut convaincre de l’impérieuse nécessité d’un changement de cap et qui cherchent un nouvel horizon\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211; pour clarifier les défis à relever et inciter chacun et tous à agir en s’appuyant sur tout ce qui se cherche modestement en vue d’une toute autre orientation. \u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eLes dangers qui nous menacent sont immenses et exigent un changement de cap.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211; Celui du réchauffement climatique est le plus évident, car il faut croire les scientifiques qui nous disent que si nous ne changeons pas radicalement d’orientation dans les dix ans qui viennent, nous serons victimes de bouleversements incontrôlables. Il y a bien une certaine prise de conscience des risques encourus mais les politiques mises en œuvre restent dérisoires.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211; Les démocraties sont fragiles. Alors que nous aurions grand besoin d’ouvrir des débats sur d’innombrables sujets, du local à l’international, pour faire appel à l’intelligence collective\u003ca href=\"#_ftn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e et discuter des changements qui s’imposent, alors même que les médias sont trop dépendants des milliardaires pour nous y aider. Il s’en est fallu de peu que la démocratie américaine ne sombre dans le trumpisme et, en France, nous avons du mal à échapper à l’affrontement entre le courant néo-libéral porté par E. Macron et le repli national de Mme Le Pen. Le risque est grand de voir les démocraties incapables d’affronter les défis à relever alors que les régimes autoritaires dominent déjà en Chine, en Russie et dans bien d’autres pays. \u003cbr /\u003e\u0026#8211; En 20 ans, les géants du numérique (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) sont devenues les 5 premières firmes mondiales en termes de capitalisation boursière \u003ca href=\"#_ftn4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e. Ces géants n’ont pas d’autre finalité que la puissance financière. Comme le dit Thomas Gomart : « la technologie ne pense pas, elle façonne » \u003ca href=\"#_ftn5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e. Ces géants du numérique, qui rivalisent de pouvoir avec les Etats, façonnent en effet nos modes de vie. Ils sont souvent un passage obligé quand nous avons besoin de nous informer, d’entrer en relation avec d’autres, de procéder à un achat. Ils contrôlent le travail d’un nombre croissant de travailleurs\u003ca href=\"#_ftn6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e.\u003cbr /\u003eIl y aurait trente-six autres possibilités d’exprimer en quoi un changement de cap s’impose ou de préciser les défis que nous avons à relever (effondrement de la diversité biologique, risque de nouvelles pandémies, d’une humanité augmentée\u003ca href=\"#_ftn7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e, etc.).\u0026nbsp; Mais il convient surtout de préciser nos orientations pour préparer l’avenir, rassembler davantage de contributeurs pour couvrir davantage de sujets, multiplier le nombre d’abonnés et favoriser la consultation fréquente de l’\u003cstrong\u003eeccap.fr.\u003cbr /\u003e\u003c/strong\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003ePour caractériser nos orientations, nous choisissons de citer longuement un texte de R. Debray de 1989 : « Libéralisme et marxisme ont communié pendant un siècle dans le même présupposé, à savoir que dans la hiérarchie des choses sérieuses, l’économie occupe la première place, avant la politique, suivie elle-même par la culture (ouvrage de dames et de gentils impresarii). Le jour n’est pas loin où l’on s’apercevra, dans notre monde post-industriel, que l’ordre des préséances et des préoccupations devrait se lire en sens inverse. Que la culture est première par rapport à la politique, elle-même plus importante que l’économie. \u003cstrong\u003eLes groupes humains veulent d’abord être eux-mêmes \u0026#8211; parler leur langue, pratiquer leurs croyances, nourrir leur mémoire dans un milieu de vie préservé\u003c/strong\u003e. Ils veulent pouvoir participer à la chose publique, en citoyens responsables d’eux-mêmes. Et enfin produire suffisamment et distribuer équitablement »\u003ca href=\"#_ftn8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e.\u003cstrong\u003e\u0026nbsp;\u003c/strong\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eChanger de cap, c’est considérer\u003cstrong\u003e « que la culture est première par rapport à la politique, elle-même plus importante que l’économie ». \u003c/strong\u003eCe terme de \u003cem\u003eculture(s)\u003c/em\u003e doit s’entendre au pluriel et ne se limite évidemment pas en l’occurrence à l’acception limitée du domaine des arts et des lettres.\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eLes longues citations, ou allusions, que nous faisons d’articles déjà parus ou de réseaux existants, manifestent combien nous sommes convaincus que l’avenir de l’eccap dépend de sa capacité à rassembler, à favoriser l’interconnaissance et le débat entre tout ce qui se cherche pour un changement de cap.\u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e1)\u003c/strong\u003e\u0026nbsp; \u0026nbsp; \u003cstrong\u003e\u0026nbsp;Le culturel\u0026nbsp;\u003cbr /\u003e\u003c/strong\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eDans la rubrique « Culture » de l’eccap, nous reprenions l’éditorial de la revue \u003cem\u003eProjet\u003c/em\u003e sur la culture\u003cstrong\u003e : \u003c/strong\u003e« \u003cstrong\u003eS\u003c/strong\u003eouhaite-t-on vraiment la participation de toutes et de tous à la vie culturelle ? Celle-ci, en un sens, recèle un véritable pouvoir de subversion. Joseph Wresinski, fondateur du mouvement ATD Quart Monde en 1957, en était convaincu ». « La culture est ce bien fou qui permet d’exister aux yeux des autres et de les faire exister en nous. Lire Molière ou participer à un atelier d’écriture, apprivoiser la langue, traduire d’une langue à l’autre, c’est aussi se doter d’outils pour mieux organiser sa pensée, pour comprendre le monde dans lequel on vit, pour défendre ses idées et ses droits… \u003cstrong\u003eCe qui se joue à travers les droits culturels, c’est le droit de chacune et de chacun de prendre place individuellement et collectivement comme acteur de la cité\u003c/strong\u003e »\u003cem\u003e.\u003c/em\u003e\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eLe culturel est donc premier en ce qu’il fait exister la différence et l’altérité entre les humains dans une même société mais encore faut-il reconnaître le droit à la diversité culturelle et préserver « les fleurs fragiles de la différence » (C. Lévi-Strauss). Aujourd’hui, il est fait peu de cas du ministère de la culture, rêvons un moment à ce que pourrait signifier la centralité d’un ministère de la culture qui prendrait la place actuelle du ministère de l’économie et des finances \u003ca href=\"#_ftn9\"\u003e[9]\u003c/a\u003e? \u003cstrong\u003eIl lui faudrait dialoguer avec tous les autres ministères pour qu’ils contribuent à la qualité du vivre ensemble, à la capacité pour chacun d’être un citoyen actif, apte au dialogue pour décider en commun\u003c/strong\u003e, que ce soit dans l’habitat, l’emploi, l’éducation, le sport… autrement dit participer à l’organisation de la cité et de la vie quotidienne, y compris en choisissant ceux qui ont la charge du pouvoir politique. Ce ministère aurait à s’interroger sur les relations avec les autres nations, à propos aussi bien des ventes d’armes, que du type d’échanges commerciaux. Pour mettre en cause, par exemple, les importations de soja pour nourrir le bétail dans nos exploitations agro-industrielles, ce qui favorise le déboisement au Brésil et en Indonésie notamment.\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003eL’une des questions à affronter est celle du temps libéré, grâce à une remarquable progression de la productivité du travail avec le progrès technique\u003c/strong\u003e.\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eUne remarque préalable : si nous mettons en avant aujourd’hui cette question, cela ne signifie pas pour autant que nous oublions dans l’eccap d’autres questions tout aussi importantes. Par exemple :\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211;\u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; De quoi avons-nous réellement besoin ?\u003ca href=\"#_ftn10\"\u003e[10]\u003c/a\u003e\u0026nbsp;\u003cbr /\u003e\u0026#8211;\u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; Comment améliorer la qualité de vie pour tous et la qualité du travail pour chacun ?\u003cbr /\u003e\u0026#8211;\u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; Comment reconnaître à leur juste place les métiers du soin et plus largement du « prendre soin » (care), au centre du tertiaire ?\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eLes anciens considéraient qu’avoir des esclaves permettaient d’être libérés des tâches imposées par les nécessités du quotidien pour se consacrer à la vie de la cité, à l’action avec les autres ou au loisir (l’\u003cem\u003eotium\u003c/em\u003e pour les latins ou la \u003cem\u003eskolé\u003c/em\u003e pour les grecs). Mais ne nous y trompons pas, il n’y a aucune tonalité de frivolité dans ce loisir, il faut s’y préparer.\u003ca href=\"#_ftn11\"\u003e[11]\u003c/a\u003eSelon H. Arendt, Marx considérait qu’il faudrait que le travail soit aboli pour que le domaine de la liberté supplante le domaine de la nécessité, car la liberté ne commence que lorsque cesse le travail déterminé par le besoin. Et elle écrit : « Le modèle de cette espérance chez Marx était sans aucun doute l’Athènes de Périclès qui dans l’avenir, grâce à la productivité immensément accrue du travail humain n’aurait pas besoin d’esclaves et deviendrait réalité pour tous les hommes ». C’est ce même espoir qu’exprime, Charles Péguy, en 1898, dans \u003cem\u003eMarcel, de la cité harmonieuse\u003c/em\u003e, lorsqu’il considère qu’une fois assurés les besoins corporels de la cité par le travail contraint, \u003cstrong\u003ele travail à faire en art, en science et en philosophie est infini\u003c/strong\u003e. On pourrait ajouter que le travail de solidarité entre les groupes et les générations, pour prendre soin des autres et de la nature, est également infini.\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eEt en 1930, Keynes dans une lettre à ses petits-enfants avait bien vu la difficulté que nous aurions à ne plus faire de l’emploi, du travail salarié le centre de notre vie. En 1930, Il considérait qu’un siècle plus tard, (nous n’en sommes pas loin) grâce au progrès technique et à la productivité du travail, il suffirait de 3 heures par jour ou de 15 h. par semaine pour satisfaire nos besoins essentiels. Mais, écrivait-il, « la lutte pour sa subsistance a toujours été jusqu’à présent le problème le plus absorbant de la race humaine… nos impulsions et nos instincts les plus profonds se trouvent tournés vers la solution des problèmes économiques ». Si bien que « l’homme moyen devra se débarrasser en quelques décades de ce qui lui fut inculqué au cours de générations multiples\u0026#8230; Ne faut-il pas s’attendre alors à une dépression nerveuse collective ? »\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eH. Arendt était pessimiste, en écrivant en 1961 dans \u003cem\u003eCondition de l’homme moderne\u003c/em\u003e : « C’est une société de travailleurs que l’on va libérer des chaînes du travail et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté ».\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eCe que disait André Henry, ministre éphémère du temps libre en 1981, n’a toujours pas été entendu :« Si la révolution technologique n’est pas compensée par une volonté politique volontariste, déterminée, puissante et à long terme, touchant au temps libéré… alors nos sociétés démocratiques s’affaibliront, et les exclus – jeunes et anciens – pourraient bien n’avoir d’autre recours que dans la violence ou dans les thèses d’extrême droite avec leur cortège de racisme et d’antisémitisme ».\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eAujourd’hui, nous avons laissé les plus grandes multinationales occuper le « marché de l’attention ». Changer de cap voudrait dire aller à l’encontre de ce constat désabusé :« La société numérique rassemble un peuple de drogués hypnotisés par l’écran ».\u003ca href=\"#_ftn12\"\u003e[12]\u003c/a\u003e Et le « marché de l’attention » va de pair avec la tendance à ne rechercher dans les écrans que ce qui va conforter nos opinions.\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eD’où l’importance de la question soulevée par Paul Ricoeur qui interroge notre conception de la laïcité : « \u003cstrong\u003eOn ne peut se contenter de faire abstraction des convictions, ne serait-ce que pour alimenter le débat public sur les grands choix de société. »\u003c/strong\u003e (Voir à ce propos les articles de l’eccap sur « être en Yoga », sur la méditation, sur l’intérêt qu’il y aurait à enseigner les religions dans l’Education Nationale en suivant les propositions de R. Debray\u003ca href=\"#_ftn13\"\u003e[13]\u003c/a\u003e).\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e2)\u003c/strong\u003e\u0026nbsp; \u0026nbsp;\u003cstrong\u003eLa politique\u003cbr /\u003e\u003c/strong\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003eL’eccap \u003c/strong\u003en’a aucune prétention à créer un nouvel « isme », (libéralisme, socialisme, communisme, anarchisme, convivialisme…) ou à décrire une utopie, elle est simple appel à cheminer ensemble dans la bonne direction.\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eL’eccap n’a aucune prétention non plus à participer à la recherche du pouvoir politique, elle se situe au niveau de l’éducation civique.\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eLes différentes formes deDémocratie\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e. \u003c/em\u003eLa Convention Citoyenne sur le Climat (CCC) a suscité un immense intérêt. Elle a amené Gaël Giraud à déclarer : « La Convention citoyenne c’est, de mon point de vue, un véritable miracle démocratique qui montre que vous tirez au hasard 150 citoyens, vous leur donnez les moyens de se former convenablement pendant 9 mois et ils vous pondent in fine un programme de transition écologique pour la France qui est plus intelligent que ce que la haute fonction publique a conçu depuis 20 ans. »\u003ca href=\"#_ftn14\"\u003e[14]\u003c/a\u003e\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eBien avant le lancement de cette CCC, l’eccap avait rendu compte en février 2017\u003ca href=\"#_ftn15\"\u003e[15]\u003c/a\u003e, du livre de J. Testart (2015), \u003cem\u003eL’humanitude au pouvoir. Comment les citoyens peuvent décider du bien commun ?\u003c/em\u003e qui porte sur les conventions citoyennes et qui précise à quelles conditions elles doivent fonctionner : il expliquait comment des citoyens informés et qui dialoguent\u0026nbsp; sont à même de modifier leurs points de vue et de prendre en compte l’intérêt général.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e\u0026nbsp;\u003c/strong\u003eLa démocratie représentative qui repose sur le choix de ceux que nous envoyons à la chambre des députés et au Sénat ne sera vivante qu’à condition d’être complétée par la démocratie participative qui peut prendre de multiples formes (comme nous en faisons déjà état au niveau communal dans des articles sur Saillans et Kingersheim). Et c’est dès l’école qu’il convient d’apprendre à tout un chacun de participer à la prise de décision. Le monde associatif dans sa diversité est aussi le gage d’une participation active à la vie de la cité.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eLa laïcité ou\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e \u003c/em\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003ela politique libérée de la religion\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e. \u003c/em\u003eGaël Giraud explique dans la vidéo : « Après la privatisation du monde » vers la 35ème minute, comment le pape Grégoire 7 au 11ème siècle a prétendu que le pape était l’interprète de la volonté de Dieu pour organiser la cité. Alors même que Jésus avait dit au cours de son procès : mon royaume n’est pas de ce monde. La tendance cléricale, qui s’est imposée, explique la difficulté qu’a eu l’église catholique à admettre la laïcité\u003ca href=\"#_ftn16\"\u003e[16]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp; Pour l’Islam, Ghaleb Bencheikh défend dans \u003cem\u003eEl Watan\u003c/em\u003e la position suivante : personne n’est habilité à interpréter la volonté de Dieu et c’est aux hommes de décider de l’organisation de la cité\u003ca href=\"#_ftn17\"\u003e[17]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eLe débat sur la laïcité a été permanent depuis la loi de 1905. Les responsables actuels de l’ECCAP rejoignent la position équilibrée défendue par l’Observatoire de la laïcité \u003ca href=\"#_ftn18\"\u003e[18]\u003c/a\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eLes dangers de l’autonomie du système technique\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cstrong\u003e. \u003c/strong\u003eJ. Ellul\u003cstrong\u003e \u003c/strong\u003eécrivait en 1954 :«\u003cstrong\u003e \u003c/strong\u003eLa technique ne supporte aucun jugement, n’accepte aucune limitation…Elle peut donc tout faire. Elle est vraiment autonome »\u003ca href=\"#_ftn19\"\u003e[19]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp; La technique, ce ne sont pas seulement les machines mais la recherche dans tous les domaines de la méthode la plus efficace. La technique nous soumet à un processus de transformation sociale que nous ne maîtrisons pas. Daniel Cérézuelle écrit : « La technicisation du monde, tout comme le déploiement de la logique capitaliste, s’effectue hors de notre maîtrise…selon un processus qui a sa logique propre » \u003ca href=\"#_ftn20\"\u003e[20]\u003c/a\u003e. Par exemple il n’y a jamais eu de débat pour savoir si l’agriculture industrielle était préférable à l’agriculture paysanne traditionnelle. Au nom de la recherche de l’efficacité maximale on a introduit au fur et à mesure sans en apprécier les multiples conséquences, toutes les techniques concernant la mécanisation, les engrais, les pesticides qui font système et augmentent la productivité par homme au travail en entraînant une dévastation des sols (par les entrants chimiques et la mécanique lourde) l’empoisonnement des consommateurs, le ravage des paysages et la désertification des campagnes.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eEric Sadin en 2016, dans son livre \u003cem\u003eLa siliconisation du monde\u003c/em\u003e, se réclame d’Ellul et souligne qu’en son temps, il n’y avait pas encore la dépendance des scientifiques aux lobbies et aux puissances financières. Il souligne aussi le conflit des valeurs : « …ce sont les principes fondateurs de l’humanisme européen, affirmant l’autonomie du jugement et le libre choix et introduisant […] le principe de responsabilité et le droit des sociétés à décider en commun de leur destin, que l’esprit de la Silicon Valley a détruits en l’espace d’une génération et à une vitesse exponentielle » \u003ca href=\"#_ftn21\"\u003e[21]\u003c/a\u003e\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eQuand la Convention Citoyenne pour le Climat a demandé un moratoire sur l’introduction de la 5G, E. Macron s’est contenté d’ironiser comme si on lui demandait d’épouser le point de vue des amish ou de retourner à la bougie et à la lampe à huile.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003ePas de progrès envisageable de la démocratie sans \u003cstrong\u003eremédier à la coupure actuelle entre ceux qui se considèrent comme des élites et le reste de la population\u003c/strong\u003e. Un tiers de la population diplômé est coupé des deux autres tiers. Gaël Giraud n’hésite pas à déclarer que le gouvernement actuel gouverne « pour une toute petite élite et, pour les autres, semble n’avoir rien d’autre à proposer que la violence et le mépris de classe »\u003ca href=\"#_ftn22\"\u003e[22]\u003c/a\u003e. Selon l’Observatoire des inégalités, depuis les élections de 2017, il n’y a pour ainsi dire plus de représentants des milieux populaires au Parlement \u003ca href=\"#_ftn23\"\u003e[23]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eArgent et démocratie\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e. \u003c/em\u003eOn pourrait penser qu’en France le contrôle exercé sur les dépenses des candidats évite que l’argent joue un rôle important, mais il n’en est rien. Julia Cagé dans son livre \u003cem\u003eLe prix de la démocratie\u003c/em\u003e (Ed. Fayard) montre que l’argent a un rôle déterminant dans le résultat d’une élection. Qui plus est, le rôle exercé par quelques milliardaires dans les media contribue à rendre plus difficile une information de la population sur les changements d’envergure qui s’imposent pour un véritable changement de cap\u003ca href=\"#_ftn24\"\u003e[24]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eL’évaluation des politiques publiques devrait faire l’objet d’un exercice permanent d’apprentissage collectif, de confrontation continue entre les décisions prises par les politiques et les administrations avec les résultats obtenus.\u003ca href=\"#_ftn25\"\u003e[25]\u003c/a\u003e\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e3)\u003c/strong\u003e\u0026nbsp; \u0026nbsp;\u003cstrong\u003eL’économique\u003c/strong\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003ePour les auteurs que nous avons cités précédemment (Ch. Péguy, Keynes, H. Arendt…), la priorité qu’ils voulaient donner à la culture par rapport à la politique et à l’économie relevait de choix philosophiques\u003cstrong\u003e. Aujourd’hui, ce sont les menaces de destruction du système-terre qui impose un « tournant de civilisation »\u003c/strong\u003e selon l’expression du texte « pour un retour sur terre » après le confinement rédigé par Dominique Bourg et quelques collaborateurs dont Pablo Servigne :\u0026nbsp; « Nous devrons métamorphoser les modes de vie des pays les plus riches, dont le nôtre, tout simplement parce que les causes des destructions du système-Terre ne sont autres que nos niveaux de consommation de ressources énergétiques, minérales, halieutiques, de surfaces, d’eau, de biomasse, etc. Un seul exemple, les 10 % les plus riches de la population mondiale émettent la moitié des gaz à effet de serre, alors que la moitié la plus pauvre de la population n’émet que 10 % de ces mêmes gaz ».\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eAlors que tout notre système économique continue d’être orienté par l’incitation à consommer toujours plus avec comme principale visée, l’augmentation du produit intérieur brut,\u003ca href=\"#_ftn26\"\u003e[26]\u003c/a\u003e la prise en compte de notre rapport à la nature exigerait la sobriété\u003ca href=\"#_ftn27\"\u003e[27]\u003c/a\u003e. Dans l’eccap, divers articles \u003cstrong\u003edénoncent les inégalités actuelles de revenus et plaident pour une réforme fiscale\u003c/strong\u003e et la lutte contre les paradis fiscaux. Pour parvenir à décarboner l’économie mondiale et maintenir l’augmentation de la température de la terre autour de 2°C, il est impératif de \u003cstrong\u003eré-encastrer l’activité financière dans l’économique\u003c/strong\u003e, et cette dernière dans le social.\u003ca href=\"#_ftn28\"\u003e[28]\u003c/a\u003e, ce qui va dans le sens du développement d’une économie sociale \u003cem\u003eet \u003c/em\u003esolidaire. T. Lagoarde Segot qui avait écrit plusieurs articles dans l’eccap expose la nécessité de développer une nouvelle théorie écologique financière \u003ca href=\"#_ftn29\"\u003e[29]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eParallèlement à la nécessité de remédier aux inégalités de revenu s’impose la nécessité de remédier aux inégalités dans l’empreinte écologique. Aussi l’eccap relaye l’appel des Assises du climat publié par Pierre Calame dans Ouest-France du 10 nov. 2020 : « Un changement radical de notre modèle de vie et de développement s’impose ». \u003cstrong\u003eInstaurer une comptabilité matière/énergie et des quotas d’énergie/matière par individu\u003c/strong\u003e serait aussi révolutionnaire que l’a été l’introduction de l’impôt sur les revenus\u003ca href=\"#_ftn30\"\u003e[30]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eRécemment, Hugues Sibille, président du \u003cem\u003eLaboratoire de l’économie sociale et solidaire\u003c/em\u003e écrivait dans un échange entre convivialistes\u0026nbsp; : « le limogeage d’Emmanuel Faber, patron humaniste, pour imposer l’axiome du capitalisme financier : un seul but, le résultat financier, une seule partie prenante, l’actionnaire auquel on sert son dividende, est une colossale défaite pour ceux qui tentent de faire évoluer l’entreprise de capitaux dans un sens progressiste » et il appelait « à \u003cstrong\u003eune vision élargie des parties prenantes à la gouvernance des entreprises\u003c/strong\u003e, au-delà des actionnaires et des salariés. Dans l’entreprise défendue par les convivialistes, les consommateurs, les représentants du territoire, les représentants des générations futures\u0026#8230;devraient figurer dans la gouvernance ».\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eJean-Benoit Zimmermann présente dans l’eccap son dernier livre « Les communs \u0026#8211; Des jardins partagés à Wikipedia » Il écrit :« A l’heure de la mondialisation économique et financière…Le modèle de l’État-Providence… peine à remplir ses fonctions tant l’État, aspiré dans la spirale néo-libérale, se trouve incapable d’assumer pleinement ses fonctions ». \u003cstrong\u003eLe commun représente une troisième voie hors de la dualité Etat /marché\u003c/strong\u003e ; c’est un mode d’action collective gérée pour le bénéfice de tous et assurant un meilleur niveau de satisfaction individuelle. Pour J.-B. Zimmermann : « Que les communs soient un moteur de changement et de renouveau en profondeur de nos sociétés en ce début de XXIème siècle, cela ne fait aucun doute…La multiplication des communs de toute nature et leur implication dans des réseaux susceptibles de mailler nos sociétés toutes entières constitue l’émergence d’un contre-pouvoir citoyen susceptible de contrebalancer les excès d’un capitalisme mondial débridé et de poser les bases d’une nouvelle démocratie ».\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e4)\u003c/strong\u003e\u0026nbsp; \u0026nbsp;\u003cstrong\u003eLe changement de cap contre la neutralité de Wikipedia.\u003c/strong\u003e \u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eLéo Joubert, qui a fait une thèse très riche pour analyser l’évolution de Wikipedia et sa situation actuelle, veut bien nous conseiller. L’une des questions difficiles est la suivante : Comment réaliser une encyclopédie du changement de cap qui tournerait le dos à la neutralité affirmée haut et fort par Wikipedia ? Au cours d’un échange, Léo Joubert avait noté avec ironie que l’évolution de Wikipedia n’avait pas été tendre à l’égard des fondateurs de Wikipedia et des principes qu’ils défendaient. Ils avaient été mis de côté. Et en effet, une certaine neutralité d’apparence ne s’impose-t-elle pas logiquement dès lors que l’on ouvre à tout un chacun la possibilité d’intervenir ? N’est-elle pas consubstantielle à un « commun numérique de masse »?\u0026nbsp; Donc, \u003cstrong\u003ecomment maintenir une certaine ligne éditoriale qui prône un changement de cap sans céder à une pseudo-neutralité et au repli sur soi\u003c/strong\u003e ?\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eEn interne, l’eccap se donne pour objectif de maintenir une ligne éditoriale qui prône un changement de cap sans sectarisme sur le fond et, sur la forme, dans le respect des positions des uns et des autres. Il faudra donc centrer les analyses sur les débats qui sont les plus fructueux.\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eEn externe, l’eccap favorisera les échanges entre revues et réseaux qui sont favorables à ce changement de cap. Grâce au numérique, elle pourrait être un point de ralliement et d’échanges (sans du tout avoir la prétention d’unifier). L’eccap est aussi un lieu de débat car tous les objectifs visés par ce changement de cap ne sont pas compatibles, et des choix, des arbitrages, devront être faits ; des équilibres, des compromis, seront à trouver. L’eccap se donne aussi pour mission de les faire advenir démocratiquement. C’est dire qu’il y a du pain sur la planche.\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026nbsp;\u003cstrong\u003e5)\u003c/strong\u003e\u0026nbsp; \u0026nbsp;\u003cstrong\u003eL’eccap se veut outil de formation et d’information citoyenne\u003c/strong\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eAinsi, depuis 2017, une centaine de contributions (articles et lettres) permettent d’identifier des dérives quant aux manières qu’ont les humain∙es d’être au monde et de rechercher différents chemins pour un autre cap. Ces contenus sont visibles sur le site Internet de l’eccap et dans la lettre bimensuelle. Cependant, cette première étape, bien que nécessaire, ne suffit pas. En effet, la mise à disposition de contenus ne signifie ni accessibilité – dans la profusion d’informations – ni formation. De plus, ces contenus ne sont pas (ou peu) débattus, ni en dehors de l’eccap ni entre les contributeur∙rices. Pourtant, il nous semble que \u003cstrong\u003ec’est par la participation que les citoyen∙nes se sentant concerné∙es par un sujet peuvent développer leur capacité à former des jugements sur des problèmes publics\u003c/strong\u003e (Dewey, 1927). Autrement dit, l’eccap, en cohérence avec son projet social, pourrait s’enrichir des réflexions et des pratiques citoyennes et en retour nourrir les débats et l’action collective dans les espaces publics de proximité de la société civile (comme les cafés associatifs).\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e• C’est dans cette optique que l’eccap se rapproche du Réseau des Cafés et Cantines Associatives Culturelles. Une première coopération a été mise en œuvre avec le café associatif le Grin, à Clermont-Ferrand, sur la thématique du Travail (cf. lettre 50). La rubrique travail s’est ainsi vu enrichie de nouveaux contenus mais aussi de formats moins « académiques » et plus sensibles (podcasts, poésie). Tout l’enjeu de cette démarche est de croiser des savoirs et des formes (sons, littératures, articles scientifiques, etc.) sur des thématiques qui pourraient nourrir des pistes pour un changement de cap.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e eccap.fr\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e Comme l’est Wikipedia, pour tout un chacun qui cherche un renseignement.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e Voir l’article de Renaud Vignes « le monde d’après » dans l’eccap.fr\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e Voir eccap Lettre n°5. Nouveau capitalisme et Europe\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e T.Gomart. \u003cem\u003eGuerres invisibles\u003c/em\u003e. Ed. Tallandier. 2021.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e Voir l’article dans AOC en avril 2021, qui s’appuie notamment sur le travail mené par Odile Chagny et Florian Forestier dans leur article « Contrebalancer les asymétries de pouvoir nées de la société numérique : vers un droit social de l’algorithme ? », à paraître dans le Cahier du CIEP\u003cem\u003e.\u003c/em\u003e\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e Voir art. de Maurice Merchier « Le transhumanisme : un homme augmenté, une humanité mutilée »\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e Le Monde du 17 novembre 1989. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref9\"\u003e[9]\u003c/a\u003e Depuis J.Lang , nous avons connu onze ministres de la culture en 20 ans.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref10\"\u003e[10]\u003c/a\u003e C’était le titre d’un n° de l’été 2008, de la revue \u003cem\u003eMouvement des idées et des luttes\u003c/em\u003e. Thierry Paquot y faisait notamment mention des détracteurs de la société de consommation. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref11\"\u003e[11]\u003c/a\u003e Voir dans l’eccap l’article de G.R. « Au-delà de l’emploi quelles activités ? »\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref12\"\u003e[12]\u003c/a\u003e Bruno Pattino. La civilisation du poisson rouge. Petit traité sur le marché de l’attention. Ed. Grasset, p.24. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref13\"\u003e[13]\u003c/a\u003e Dans la rubrique laïcité, voir l’article « Originalité de la laïcité française » selon R. Debray. Voir aussi l’article de G.Roustang, « Mystique et politique ». \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref14\"\u003e[14]\u003c/a\u003e Interview de G. Giraud par D. Robert le 29 sept.2020. A noter cependant que l’eccap a tenu à faire partager les critiques formulées par Pierre Calame sur la méthode suivie pour organiser la CCC, voir la lettre 48.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref15\"\u003e[15]\u003c/a\u003e Dans la rubrique Démocratie, voir l’article Conventions citoyennes, recension du livre de J.Testart. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref16\"\u003e[16]\u003c/a\u003e Voir article de Marcel Bernos à la rubrique laïcité de l’eccap.fr\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref17\"\u003e[17]\u003c/a\u003e Voir dans la rubrique laïcité son interview « Séparer le politique et le religieux » in El Watan que nous reproduisons dans l’eccap.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref18\"\u003e[18]\u003c/a\u003e Voir la tribune « Menaces sur l’observatoire de la laïcité » dans Le Monde du 8 avril 2021. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref19\"\u003e[19]\u003c/a\u003e J. Ellul. La technique ou l’enjeu du siècle. Paris 1954. Librairie A. Colin. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref20\"\u003e[20]\u003c/a\u003e Article in Futuribles n°429, 2019. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref21\"\u003e[21]\u003c/a\u003e E.Sadin. La silicolonisation du monde. L’irrésistible expansion du libéralisme numérique. Paris, 2016, L’échapée.\u0026nbsp; \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref22\"\u003e[22]\u003c/a\u003e Voir la rubrique Elite de l’eccap. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref23\"\u003e[23]\u003c/a\u003e Mediapart présente un dossier très documenté intitulé « Un coup de bluff » à propos de la déclaration récente d’E. Macron (8 avril 2021) de supprimer l’ENA. A cette occasion la rédaction de Mediapart, en partageant l’analyse de Marc Bloch dans « L’étrange défaire », reprend un historique des origines de l’ENA et cite plusieurs livres dont celui de Mauduit, intitulé « La caste »\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref24\"\u003e[24]\u003c/a\u003e Article de l’ECCAP « La démocratie et l’argent » selon Julia Cagé et l’article de G.Roustang « Information et démocratie, il y a urgence »\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref25\"\u003e[25]\u003c/a\u003e Nous espérons bénéficier pour un ou plusieurs articles de l’expérience de Bernard Perret qui a été membre du Conseil National de l’évaluation. Voir son livre « L’évaluation des politiques publiques. Ed. La découverte,2001.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref26\"\u003e[26]\u003c/a\u003e Article de B.Perret : « De la critique du PIB aux nouveaux indicateurs de bien-être »\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref27\"\u003e[27]\u003c/a\u003e Voir « Le choix des sobriétés » du Pacte civique, Ed. de l’atelier, 2021. Voir art. de M.Merchier « Conte de Noël : un monde sans publicité ».\u003c/div\u003e\n\u003ch1\u003e\u003ca href=\"#_ftnref28\"\u003e[28]\u003c/a\u003e Article de Maurice Merchier : Finance et soutenabilité : de l’idéologie à l’utopie; d\u0026rsquo;après Thomas Lagoarde- Segot et Bernard Paranque\u003c/h1\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003ca href=\"#_ftnref29\"\u003e[29]\u003c/a\u003e Voir son interview du 22 mars 2021 sur You Tube. Voir aussi le départ de G. Giraud à Washington pour créer un centre de recherche universitaire interdisciplinaire entre économie, sciences sociales, biologie etc.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003ca href=\"#_ftnref30\"\u003e[30]\u003c/a\u003e Cette proposition figure aussi dans « Propositions pour un retour sur terre » de D. Bourg et alii. Voir aussi « De la taxe carbone à la carte carbone : faire entrer le rationnement dans l’imaginaire collectif » par J.B.de Foucauld in « Le choix des sobriétés ». Pacte civique. Ed. de l’atelier 2021\u003c/div\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNDc="}}}]}},"posts":[{"id":"cG9zdDoxNDk0","title":"Projet pour une présentation de l’eccap au Réseau interuniversitaire de l’économie sociale et solidaire (RIUESS)","uri":"/2021/05/16/projet-pour-une-presentation-de-l-eccap-au-riuess/","date":"2021-05-16T18:11:13","categories":{"nodes":[{"name":"Non classé","slug":"non-classe"}]},"slug":"projet-pour-une-presentation-de-l-eccap-au-riuess","content":"\u003cdiv\u003eL’encyclopédie du changement de cap\u003ca href=\"#_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e rassemble déjà des contributions qui donnent une orientation et suscitent de la part de nos abonnés un certain intérêt.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eMais le chemin à parcourir reste considérable si l’on ambitionne d’être incontournable\u003ca href=\"#_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e :\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211; pour tous ceux qui sont conscients qu’un changement radical d’orientation s’impose aujourd’hui avec urgence.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211; pour tous ceux qu’il faut convaincre de l’impérieuse nécessité d’un changement de cap et qui cherchent un nouvel horizon\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211; pour clarifier les défis à relever et inciter chacun et tous à agir en s’appuyant sur tout ce qui se cherche modestement en vue d’une toute autre orientation. \u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eLes dangers qui nous menacent sont immenses et exigent un changement de cap.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211; Celui du réchauffement climatique est le plus évident, car il faut croire les scientifiques qui nous disent que si nous ne changeons pas radicalement d’orientation dans les dix ans qui viennent, nous serons victimes de bouleversements incontrôlables. Il y a bien une certaine prise de conscience des risques encourus mais les politiques mises en œuvre restent dérisoires.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211; Les démocraties sont fragiles. Alors que nous aurions grand besoin d’ouvrir des débats sur d’innombrables sujets, du local à l’international, pour faire appel à l’intelligence collective\u003ca href=\"#_ftn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e et discuter des changements qui s’imposent, alors même que les médias sont trop dépendants des milliardaires pour nous y aider. Il s’en est fallu de peu que la démocratie américaine ne sombre dans le trumpisme et, en France, nous avons du mal à échapper à l’affrontement entre le courant néo-libéral porté par E. Macron et le repli national de Mme Le Pen. Le risque est grand de voir les démocraties incapables d’affronter les défis à relever alors que les régimes autoritaires dominent déjà en Chine, en Russie et dans bien d’autres pays. \u003cbr /\u003e\u0026#8211; En 20 ans, les géants du numérique (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) sont devenues les 5 premières firmes mondiales en termes de capitalisation boursière \u003ca href=\"#_ftn4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e. Ces géants n’ont pas d’autre finalité que la puissance financière. Comme le dit Thomas Gomart : « la technologie ne pense pas, elle façonne » \u003ca href=\"#_ftn5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e. Ces géants du numérique, qui rivalisent de pouvoir avec les Etats, façonnent en effet nos modes de vie. Ils sont souvent un passage obligé quand nous avons besoin de nous informer, d’entrer en relation avec d’autres, de procéder à un achat. Ils contrôlent le travail d’un nombre croissant de travailleurs\u003ca href=\"#_ftn6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e.\u003cbr /\u003eIl y aurait trente-six autres possibilités d’exprimer en quoi un changement de cap s’impose ou de préciser les défis que nous avons à relever (effondrement de la diversité biologique, risque de nouvelles pandémies, d’une humanité augmentée\u003ca href=\"#_ftn7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e, etc.).\u0026nbsp; Mais il convient surtout de préciser nos orientations pour préparer l’avenir, rassembler davantage de contributeurs pour couvrir davantage de sujets, multiplier le nombre d’abonnés et favoriser la consultation fréquente de l’\u003cstrong\u003eeccap.fr.\u003cbr /\u003e\u003c/strong\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003ePour caractériser nos orientations, nous choisissons de citer longuement un texte de R. Debray de 1989 : « Libéralisme et marxisme ont communié pendant un siècle dans le même présupposé, à savoir que dans la hiérarchie des choses sérieuses, l’économie occupe la première place, avant la politique, suivie elle-même par la culture (ouvrage de dames et de gentils impresarii). Le jour n’est pas loin où l’on s’apercevra, dans notre monde post-industriel, que l’ordre des préséances et des préoccupations devrait se lire en sens inverse. Que la culture est première par rapport à la politique, elle-même plus importante que l’économie. \u003cstrong\u003eLes groupes humains veulent d’abord être eux-mêmes \u0026#8211; parler leur langue, pratiquer leurs croyances, nourrir leur mémoire dans un milieu de vie préservé\u003c/strong\u003e. Ils veulent pouvoir participer à la chose publique, en citoyens responsables d’eux-mêmes. Et enfin produire suffisamment et distribuer équitablement »\u003ca href=\"#_ftn8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e.\u003cstrong\u003e\u0026nbsp;\u003c/strong\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eChanger de cap, c’est considérer\u003cstrong\u003e « que la culture est première par rapport à la politique, elle-même plus importante que l’économie ». \u003c/strong\u003eCe terme de \u003cem\u003eculture(s)\u003c/em\u003e doit s’entendre au pluriel et ne se limite évidemment pas en l’occurrence à l’acception limitée du domaine des arts et des lettres.\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eLes longues citations, ou allusions, que nous faisons d’articles déjà parus ou de réseaux existants, manifestent combien nous sommes convaincus que l’avenir de l’eccap dépend de sa capacité à rassembler, à favoriser l’interconnaissance et le débat entre tout ce qui se cherche pour un changement de cap.\u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e1)\u003c/strong\u003e\u0026nbsp; \u0026nbsp; \u003cstrong\u003e\u0026nbsp;Le culturel\u0026nbsp;\u003cbr /\u003e\u003c/strong\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eDans la rubrique « Culture » de l’eccap, nous reprenions l’éditorial de la revue \u003cem\u003eProjet\u003c/em\u003e sur la culture\u003cstrong\u003e : \u003c/strong\u003e« \u003cstrong\u003eS\u003c/strong\u003eouhaite-t-on vraiment la participation de toutes et de tous à la vie culturelle ? Celle-ci, en un sens, recèle un véritable pouvoir de subversion. Joseph Wresinski, fondateur du mouvement ATD Quart Monde en 1957, en était convaincu ». « La culture est ce bien fou qui permet d’exister aux yeux des autres et de les faire exister en nous. Lire Molière ou participer à un atelier d’écriture, apprivoiser la langue, traduire d’une langue à l’autre, c’est aussi se doter d’outils pour mieux organiser sa pensée, pour comprendre le monde dans lequel on vit, pour défendre ses idées et ses droits… \u003cstrong\u003eCe qui se joue à travers les droits culturels, c’est le droit de chacune et de chacun de prendre place individuellement et collectivement comme acteur de la cité\u003c/strong\u003e »\u003cem\u003e.\u003c/em\u003e\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eLe culturel est donc premier en ce qu’il fait exister la différence et l’altérité entre les humains dans une même société mais encore faut-il reconnaître le droit à la diversité culturelle et préserver « les fleurs fragiles de la différence » (C. Lévi-Strauss). Aujourd’hui, il est fait peu de cas du ministère de la culture, rêvons un moment à ce que pourrait signifier la centralité d’un ministère de la culture qui prendrait la place actuelle du ministère de l’économie et des finances \u003ca href=\"#_ftn9\"\u003e[9]\u003c/a\u003e? \u003cstrong\u003eIl lui faudrait dialoguer avec tous les autres ministères pour qu’ils contribuent à la qualité du vivre ensemble, à la capacité pour chacun d’être un citoyen actif, apte au dialogue pour décider en commun\u003c/strong\u003e, que ce soit dans l’habitat, l’emploi, l’éducation, le sport… autrement dit participer à l’organisation de la cité et de la vie quotidienne, y compris en choisissant ceux qui ont la charge du pouvoir politique. Ce ministère aurait à s’interroger sur les relations avec les autres nations, à propos aussi bien des ventes d’armes, que du type d’échanges commerciaux. Pour mettre en cause, par exemple, les importations de soja pour nourrir le bétail dans nos exploitations agro-industrielles, ce qui favorise le déboisement au Brésil et en Indonésie notamment.\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003eL’une des questions à affronter est celle du temps libéré, grâce à une remarquable progression de la productivité du travail avec le progrès technique\u003c/strong\u003e.\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eUne remarque préalable : si nous mettons en avant aujourd’hui cette question, cela ne signifie pas pour autant que nous oublions dans l’eccap d’autres questions tout aussi importantes. Par exemple :\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026#8211;\u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; De quoi avons-nous réellement besoin ?\u003ca href=\"#_ftn10\"\u003e[10]\u003c/a\u003e\u0026nbsp;\u003cbr /\u003e\u0026#8211;\u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; Comment améliorer la qualité de vie pour tous et la qualité du travail pour chacun ?\u003cbr /\u003e\u0026#8211;\u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; \u0026nbsp; Comment reconnaître à leur juste place les métiers du soin et plus largement du « prendre soin » (care), au centre du tertiaire ?\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eLes anciens considéraient qu’avoir des esclaves permettaient d’être libérés des tâches imposées par les nécessités du quotidien pour se consacrer à la vie de la cité, à l’action avec les autres ou au loisir (l’\u003cem\u003eotium\u003c/em\u003e pour les latins ou la \u003cem\u003eskolé\u003c/em\u003e pour les grecs). Mais ne nous y trompons pas, il n’y a aucune tonalité de frivolité dans ce loisir, il faut s’y préparer.\u003ca href=\"#_ftn11\"\u003e[11]\u003c/a\u003eSelon H. Arendt, Marx considérait qu’il faudrait que le travail soit aboli pour que le domaine de la liberté supplante le domaine de la nécessité, car la liberté ne commence que lorsque cesse le travail déterminé par le besoin. Et elle écrit : « Le modèle de cette espérance chez Marx était sans aucun doute l’Athènes de Périclès qui dans l’avenir, grâce à la productivité immensément accrue du travail humain n’aurait pas besoin d’esclaves et deviendrait réalité pour tous les hommes ». C’est ce même espoir qu’exprime, Charles Péguy, en 1898, dans \u003cem\u003eMarcel, de la cité harmonieuse\u003c/em\u003e, lorsqu’il considère qu’une fois assurés les besoins corporels de la cité par le travail contraint, \u003cstrong\u003ele travail à faire en art, en science et en philosophie est infini\u003c/strong\u003e. On pourrait ajouter que le travail de solidarité entre les groupes et les générations, pour prendre soin des autres et de la nature, est également infini.\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eEt en 1930, Keynes dans une lettre à ses petits-enfants avait bien vu la difficulté que nous aurions à ne plus faire de l’emploi, du travail salarié le centre de notre vie. En 1930, Il considérait qu’un siècle plus tard, (nous n’en sommes pas loin) grâce au progrès technique et à la productivité du travail, il suffirait de 3 heures par jour ou de 15 h. par semaine pour satisfaire nos besoins essentiels. Mais, écrivait-il, « la lutte pour sa subsistance a toujours été jusqu’à présent le problème le plus absorbant de la race humaine… nos impulsions et nos instincts les plus profonds se trouvent tournés vers la solution des problèmes économiques ». Si bien que « l’homme moyen devra se débarrasser en quelques décades de ce qui lui fut inculqué au cours de générations multiples\u0026#8230; Ne faut-il pas s’attendre alors à une dépression nerveuse collective ? »\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eH. Arendt était pessimiste, en écrivant en 1961 dans \u003cem\u003eCondition de l’homme moderne\u003c/em\u003e : « C’est une société de travailleurs que l’on va libérer des chaînes du travail et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté ».\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eCe que disait André Henry, ministre éphémère du temps libre en 1981, n’a toujours pas été entendu :« Si la révolution technologique n’est pas compensée par une volonté politique volontariste, déterminée, puissante et à long terme, touchant au temps libéré… alors nos sociétés démocratiques s’affaibliront, et les exclus – jeunes et anciens – pourraient bien n’avoir d’autre recours que dans la violence ou dans les thèses d’extrême droite avec leur cortège de racisme et d’antisémitisme ».\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eAujourd’hui, nous avons laissé les plus grandes multinationales occuper le « marché de l’attention ». Changer de cap voudrait dire aller à l’encontre de ce constat désabusé :« La société numérique rassemble un peuple de drogués hypnotisés par l’écran ».\u003ca href=\"#_ftn12\"\u003e[12]\u003c/a\u003e Et le « marché de l’attention » va de pair avec la tendance à ne rechercher dans les écrans que ce qui va conforter nos opinions.\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eD’où l’importance de la question soulevée par Paul Ricoeur qui interroge notre conception de la laïcité : « \u003cstrong\u003eOn ne peut se contenter de faire abstraction des convictions, ne serait-ce que pour alimenter le débat public sur les grands choix de société. »\u003c/strong\u003e (Voir à ce propos les articles de l’eccap sur « être en Yoga », sur la méditation, sur l’intérêt qu’il y aurait à enseigner les religions dans l’Education Nationale en suivant les propositions de R. Debray\u003ca href=\"#_ftn13\"\u003e[13]\u003c/a\u003e).\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e2)\u003c/strong\u003e\u0026nbsp; \u0026nbsp;\u003cstrong\u003eLa politique\u003cbr /\u003e\u003c/strong\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003eL’eccap \u003c/strong\u003en’a aucune prétention à créer un nouvel « isme », (libéralisme, socialisme, communisme, anarchisme, convivialisme…) ou à décrire une utopie, elle est simple appel à cheminer ensemble dans la bonne direction.\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eL’eccap n’a aucune prétention non plus à participer à la recherche du pouvoir politique, elle se situe au niveau de l’éducation civique.\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eLes différentes formes deDémocratie\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e. \u003c/em\u003eLa Convention Citoyenne sur le Climat (CCC) a suscité un immense intérêt. Elle a amené Gaël Giraud à déclarer : « La Convention citoyenne c’est, de mon point de vue, un véritable miracle démocratique qui montre que vous tirez au hasard 150 citoyens, vous leur donnez les moyens de se former convenablement pendant 9 mois et ils vous pondent in fine un programme de transition écologique pour la France qui est plus intelligent que ce que la haute fonction publique a conçu depuis 20 ans. »\u003ca href=\"#_ftn14\"\u003e[14]\u003c/a\u003e\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eBien avant le lancement de cette CCC, l’eccap avait rendu compte en février 2017\u003ca href=\"#_ftn15\"\u003e[15]\u003c/a\u003e, du livre de J. Testart (2015), \u003cem\u003eL’humanitude au pouvoir. Comment les citoyens peuvent décider du bien commun ?\u003c/em\u003e qui porte sur les conventions citoyennes et qui précise à quelles conditions elles doivent fonctionner : il expliquait comment des citoyens informés et qui dialoguent\u0026nbsp; sont à même de modifier leurs points de vue et de prendre en compte l’intérêt général.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e\u0026nbsp;\u003c/strong\u003eLa démocratie représentative qui repose sur le choix de ceux que nous envoyons à la chambre des députés et au Sénat ne sera vivante qu’à condition d’être complétée par la démocratie participative qui peut prendre de multiples formes (comme nous en faisons déjà état au niveau communal dans des articles sur Saillans et Kingersheim). Et c’est dès l’école qu’il convient d’apprendre à tout un chacun de participer à la prise de décision. Le monde associatif dans sa diversité est aussi le gage d’une participation active à la vie de la cité.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eLa laïcité ou\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e \u003c/em\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003ela politique libérée de la religion\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e. \u003c/em\u003eGaël Giraud explique dans la vidéo : « Après la privatisation du monde » vers la 35ème minute, comment le pape Grégoire 7 au 11ème siècle a prétendu que le pape était l’interprète de la volonté de Dieu pour organiser la cité. Alors même que Jésus avait dit au cours de son procès : mon royaume n’est pas de ce monde. La tendance cléricale, qui s’est imposée, explique la difficulté qu’a eu l’église catholique à admettre la laïcité\u003ca href=\"#_ftn16\"\u003e[16]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp; Pour l’Islam, Ghaleb Bencheikh défend dans \u003cem\u003eEl Watan\u003c/em\u003e la position suivante : personne n’est habilité à interpréter la volonté de Dieu et c’est aux hommes de décider de l’organisation de la cité\u003ca href=\"#_ftn17\"\u003e[17]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eLe débat sur la laïcité a été permanent depuis la loi de 1905. Les responsables actuels de l’ECCAP rejoignent la position équilibrée défendue par l’Observatoire de la laïcité \u003ca href=\"#_ftn18\"\u003e[18]\u003c/a\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eLes dangers de l’autonomie du système technique\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cstrong\u003e. \u003c/strong\u003eJ. Ellul\u003cstrong\u003e \u003c/strong\u003eécrivait en 1954 :«\u003cstrong\u003e \u003c/strong\u003eLa technique ne supporte aucun jugement, n’accepte aucune limitation…Elle peut donc tout faire. Elle est vraiment autonome »\u003ca href=\"#_ftn19\"\u003e[19]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp; La technique, ce ne sont pas seulement les machines mais la recherche dans tous les domaines de la méthode la plus efficace. La technique nous soumet à un processus de transformation sociale que nous ne maîtrisons pas. Daniel Cérézuelle écrit : « La technicisation du monde, tout comme le déploiement de la logique capitaliste, s’effectue hors de notre maîtrise…selon un processus qui a sa logique propre » \u003ca href=\"#_ftn20\"\u003e[20]\u003c/a\u003e. Par exemple il n’y a jamais eu de débat pour savoir si l’agriculture industrielle était préférable à l’agriculture paysanne traditionnelle. Au nom de la recherche de l’efficacité maximale on a introduit au fur et à mesure sans en apprécier les multiples conséquences, toutes les techniques concernant la mécanisation, les engrais, les pesticides qui font système et augmentent la productivité par homme au travail en entraînant une dévastation des sols (par les entrants chimiques et la mécanique lourde) l’empoisonnement des consommateurs, le ravage des paysages et la désertification des campagnes.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eEric Sadin en 2016, dans son livre \u003cem\u003eLa siliconisation du monde\u003c/em\u003e, se réclame d’Ellul et souligne qu’en son temps, il n’y avait pas encore la dépendance des scientifiques aux lobbies et aux puissances financières. Il souligne aussi le conflit des valeurs : « …ce sont les principes fondateurs de l’humanisme européen, affirmant l’autonomie du jugement et le libre choix et introduisant […] le principe de responsabilité et le droit des sociétés à décider en commun de leur destin, que l’esprit de la Silicon Valley a détruits en l’espace d’une génération et à une vitesse exponentielle » \u003ca href=\"#_ftn21\"\u003e[21]\u003c/a\u003e\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eQuand la Convention Citoyenne pour le Climat a demandé un moratoire sur l’introduction de la 5G, E. Macron s’est contenté d’ironiser comme si on lui demandait d’épouser le point de vue des amish ou de retourner à la bougie et à la lampe à huile.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003ePas de progrès envisageable de la démocratie sans \u003cstrong\u003eremédier à la coupure actuelle entre ceux qui se considèrent comme des élites et le reste de la population\u003c/strong\u003e. Un tiers de la population diplômé est coupé des deux autres tiers. Gaël Giraud n’hésite pas à déclarer que le gouvernement actuel gouverne « pour une toute petite élite et, pour les autres, semble n’avoir rien d’autre à proposer que la violence et le mépris de classe »\u003ca href=\"#_ftn22\"\u003e[22]\u003c/a\u003e. Selon l’Observatoire des inégalités, depuis les élections de 2017, il n’y a pour ainsi dire plus de représentants des milieux populaires au Parlement \u003ca href=\"#_ftn23\"\u003e[23]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eArgent et démocratie\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e. \u003c/em\u003eOn pourrait penser qu’en France le contrôle exercé sur les dépenses des candidats évite que l’argent joue un rôle important, mais il n’en est rien. Julia Cagé dans son livre \u003cem\u003eLe prix de la démocratie\u003c/em\u003e (Ed. Fayard) montre que l’argent a un rôle déterminant dans le résultat d’une élection. Qui plus est, le rôle exercé par quelques milliardaires dans les media contribue à rendre plus difficile une information de la population sur les changements d’envergure qui s’imposent pour un véritable changement de cap\u003ca href=\"#_ftn24\"\u003e[24]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eL’évaluation des politiques publiques devrait faire l’objet d’un exercice permanent d’apprentissage collectif, de confrontation continue entre les décisions prises par les politiques et les administrations avec les résultats obtenus.\u003ca href=\"#_ftn25\"\u003e[25]\u003c/a\u003e\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e3)\u003c/strong\u003e\u0026nbsp; \u0026nbsp;\u003cstrong\u003eL’économique\u003c/strong\u003e\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003ePour les auteurs que nous avons cités précédemment (Ch. Péguy, Keynes, H. Arendt…), la priorité qu’ils voulaient donner à la culture par rapport à la politique et à l’économie relevait de choix philosophiques\u003cstrong\u003e. Aujourd’hui, ce sont les menaces de destruction du système-terre qui impose un « tournant de civilisation »\u003c/strong\u003e selon l’expression du texte « pour un retour sur terre » après le confinement rédigé par Dominique Bourg et quelques collaborateurs dont Pablo Servigne :\u0026nbsp; « Nous devrons métamorphoser les modes de vie des pays les plus riches, dont le nôtre, tout simplement parce que les causes des destructions du système-Terre ne sont autres que nos niveaux de consommation de ressources énergétiques, minérales, halieutiques, de surfaces, d’eau, de biomasse, etc. Un seul exemple, les 10 % les plus riches de la population mondiale émettent la moitié des gaz à effet de serre, alors que la moitié la plus pauvre de la population n’émet que 10 % de ces mêmes gaz ».\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eAlors que tout notre système économique continue d’être orienté par l’incitation à consommer toujours plus avec comme principale visée, l’augmentation du produit intérieur brut,\u003ca href=\"#_ftn26\"\u003e[26]\u003c/a\u003e la prise en compte de notre rapport à la nature exigerait la sobriété\u003ca href=\"#_ftn27\"\u003e[27]\u003c/a\u003e. Dans l’eccap, divers articles \u003cstrong\u003edénoncent les inégalités actuelles de revenus et plaident pour une réforme fiscale\u003c/strong\u003e et la lutte contre les paradis fiscaux. Pour parvenir à décarboner l’économie mondiale et maintenir l’augmentation de la température de la terre autour de 2°C, il est impératif de \u003cstrong\u003eré-encastrer l’activité financière dans l’économique\u003c/strong\u003e, et cette dernière dans le social.\u003ca href=\"#_ftn28\"\u003e[28]\u003c/a\u003e, ce qui va dans le sens du développement d’une économie sociale \u003cem\u003eet \u003c/em\u003esolidaire. T. Lagoarde Segot qui avait écrit plusieurs articles dans l’eccap expose la nécessité de développer une nouvelle théorie écologique financière \u003ca href=\"#_ftn29\"\u003e[29]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eParallèlement à la nécessité de remédier aux inégalités de revenu s’impose la nécessité de remédier aux inégalités dans l’empreinte écologique. Aussi l’eccap relaye l’appel des Assises du climat publié par Pierre Calame dans Ouest-France du 10 nov. 2020 : « Un changement radical de notre modèle de vie et de développement s’impose ». \u003cstrong\u003eInstaurer une comptabilité matière/énergie et des quotas d’énergie/matière par individu\u003c/strong\u003e serait aussi révolutionnaire que l’a été l’introduction de l’impôt sur les revenus\u003ca href=\"#_ftn30\"\u003e[30]\u003c/a\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eRécemment, Hugues Sibille, président du \u003cem\u003eLaboratoire de l’économie sociale et solidaire\u003c/em\u003e écrivait dans un échange entre convivialistes\u0026nbsp; : « le limogeage d’Emmanuel Faber, patron humaniste, pour imposer l’axiome du capitalisme financier : un seul but, le résultat financier, une seule partie prenante, l’actionnaire auquel on sert son dividende, est une colossale défaite pour ceux qui tentent de faire évoluer l’entreprise de capitaux dans un sens progressiste » et il appelait « à \u003cstrong\u003eune vision élargie des parties prenantes à la gouvernance des entreprises\u003c/strong\u003e, au-delà des actionnaires et des salariés. Dans l’entreprise défendue par les convivialistes, les consommateurs, les représentants du territoire, les représentants des générations futures\u0026#8230;devraient figurer dans la gouvernance ».\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eJean-Benoit Zimmermann présente dans l’eccap son dernier livre « Les communs \u0026#8211; Des jardins partagés à Wikipedia » Il écrit :« A l’heure de la mondialisation économique et financière…Le modèle de l’État-Providence… peine à remplir ses fonctions tant l’État, aspiré dans la spirale néo-libérale, se trouve incapable d’assumer pleinement ses fonctions ». \u003cstrong\u003eLe commun représente une troisième voie hors de la dualité Etat /marché\u003c/strong\u003e ; c’est un mode d’action collective gérée pour le bénéfice de tous et assurant un meilleur niveau de satisfaction individuelle. Pour J.-B. Zimmermann : « Que les communs soient un moteur de changement et de renouveau en profondeur de nos sociétés en ce début de XXIème siècle, cela ne fait aucun doute…La multiplication des communs de toute nature et leur implication dans des réseaux susceptibles de mailler nos sociétés toutes entières constitue l’émergence d’un contre-pouvoir citoyen susceptible de contrebalancer les excès d’un capitalisme mondial débridé et de poser les bases d’une nouvelle démocratie ».\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003cstrong\u003e4)\u003c/strong\u003e\u0026nbsp; \u0026nbsp;\u003cstrong\u003eLe changement de cap contre la neutralité de Wikipedia.\u003c/strong\u003e \u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eLéo Joubert, qui a fait une thèse très riche pour analyser l’évolution de Wikipedia et sa situation actuelle, veut bien nous conseiller. L’une des questions difficiles est la suivante : Comment réaliser une encyclopédie du changement de cap qui tournerait le dos à la neutralité affirmée haut et fort par Wikipedia ? Au cours d’un échange, Léo Joubert avait noté avec ironie que l’évolution de Wikipedia n’avait pas été tendre à l’égard des fondateurs de Wikipedia et des principes qu’ils défendaient. Ils avaient été mis de côté. Et en effet, une certaine neutralité d’apparence ne s’impose-t-elle pas logiquement dès lors que l’on ouvre à tout un chacun la possibilité d’intervenir ? N’est-elle pas consubstantielle à un « commun numérique de masse »?\u0026nbsp; Donc, \u003cstrong\u003ecomment maintenir une certaine ligne éditoriale qui prône un changement de cap sans céder à une pseudo-neutralité et au repli sur soi\u003c/strong\u003e ?\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eEn interne, l’eccap se donne pour objectif de maintenir une ligne éditoriale qui prône un changement de cap sans sectarisme sur le fond et, sur la forme, dans le respect des positions des uns et des autres. Il faudra donc centrer les analyses sur les débats qui sont les plus fructueux.\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eEn externe, l’eccap favorisera les échanges entre revues et réseaux qui sont favorables à ce changement de cap. Grâce au numérique, elle pourrait être un point de ralliement et d’échanges (sans du tout avoir la prétention d’unifier). L’eccap est aussi un lieu de débat car tous les objectifs visés par ce changement de cap ne sont pas compatibles, et des choix, des arbitrages, devront être faits ; des équilibres, des compromis, seront à trouver. L’eccap se donne aussi pour mission de les faire advenir démocratiquement. C’est dire qu’il y a du pain sur la planche.\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026nbsp;\u003cstrong\u003e5)\u003c/strong\u003e\u0026nbsp; \u0026nbsp;\u003cstrong\u003eL’eccap se veut outil de formation et d’information citoyenne\u003c/strong\u003e.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003eAinsi, depuis 2017, une centaine de contributions (articles et lettres) permettent d’identifier des dérives quant aux manières qu’ont les humain∙es d’être au monde et de rechercher différents chemins pour un autre cap. Ces contenus sont visibles sur le site Internet de l’eccap et dans la lettre bimensuelle. Cependant, cette première étape, bien que nécessaire, ne suffit pas. En effet, la mise à disposition de contenus ne signifie ni accessibilité – dans la profusion d’informations – ni formation. De plus, ces contenus ne sont pas (ou peu) débattus, ni en dehors de l’eccap ni entre les contributeur∙rices. Pourtant, il nous semble que \u003cstrong\u003ec’est par la participation que les citoyen∙nes se sentant concerné∙es par un sujet peuvent développer leur capacité à former des jugements sur des problèmes publics\u003c/strong\u003e (Dewey, 1927). Autrement dit, l’eccap, en cohérence avec son projet social, pourrait s’enrichir des réflexions et des pratiques citoyennes et en retour nourrir les débats et l’action collective dans les espaces publics de proximité de la société civile (comme les cafés associatifs).\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e• C’est dans cette optique que l’eccap se rapproche du Réseau des Cafés et Cantines Associatives Culturelles. Une première coopération a été mise en œuvre avec le café associatif le Grin, à Clermont-Ferrand, sur la thématique du Travail (cf. lettre 50). La rubrique travail s’est ainsi vu enrichie de nouveaux contenus mais aussi de formats moins « académiques » et plus sensibles (podcasts, poésie). Tout l’enjeu de cette démarche est de croiser des savoirs et des formes (sons, littératures, articles scientifiques, etc.) sur des thématiques qui pourraient nourrir des pistes pour un changement de cap.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e eccap.fr\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e Comme l’est Wikipedia, pour tout un chacun qui cherche un renseignement.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e Voir l’article de Renaud Vignes « le monde d’après » dans l’eccap.fr\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e Voir eccap Lettre n°5. Nouveau capitalisme et Europe\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e T.Gomart. \u003cem\u003eGuerres invisibles\u003c/em\u003e. Ed. Tallandier. 2021.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e Voir l’article dans AOC en avril 2021, qui s’appuie notamment sur le travail mené par Odile Chagny et Florian Forestier dans leur article « Contrebalancer les asymétries de pouvoir nées de la société numérique : vers un droit social de l’algorithme ? », à paraître dans le Cahier du CIEP\u003cem\u003e.\u003c/em\u003e\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e Voir art. de Maurice Merchier « Le transhumanisme : un homme augmenté, une humanité mutilée »\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e Le Monde du 17 novembre 1989. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref9\"\u003e[9]\u003c/a\u003e Depuis J.Lang , nous avons connu onze ministres de la culture en 20 ans.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref10\"\u003e[10]\u003c/a\u003e C’était le titre d’un n° de l’été 2008, de la revue \u003cem\u003eMouvement des idées et des luttes\u003c/em\u003e. Thierry Paquot y faisait notamment mention des détracteurs de la société de consommation. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref11\"\u003e[11]\u003c/a\u003e Voir dans l’eccap l’article de G.R. « Au-delà de l’emploi quelles activités ? »\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref12\"\u003e[12]\u003c/a\u003e Bruno Pattino. La civilisation du poisson rouge. Petit traité sur le marché de l’attention. Ed. Grasset, p.24. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref13\"\u003e[13]\u003c/a\u003e Dans la rubrique laïcité, voir l’article « Originalité de la laïcité française » selon R. Debray. Voir aussi l’article de G.Roustang, « Mystique et politique ». \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref14\"\u003e[14]\u003c/a\u003e Interview de G. Giraud par D. Robert le 29 sept.2020. A noter cependant que l’eccap a tenu à faire partager les critiques formulées par Pierre Calame sur la méthode suivie pour organiser la CCC, voir la lettre 48.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref15\"\u003e[15]\u003c/a\u003e Dans la rubrique Démocratie, voir l’article Conventions citoyennes, recension du livre de J.Testart. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref16\"\u003e[16]\u003c/a\u003e Voir article de Marcel Bernos à la rubrique laïcité de l’eccap.fr\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref17\"\u003e[17]\u003c/a\u003e Voir dans la rubrique laïcité son interview « Séparer le politique et le religieux » in El Watan que nous reproduisons dans l’eccap.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref18\"\u003e[18]\u003c/a\u003e Voir la tribune « Menaces sur l’observatoire de la laïcité » dans Le Monde du 8 avril 2021. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref19\"\u003e[19]\u003c/a\u003e J. Ellul. La technique ou l’enjeu du siècle. Paris 1954. Librairie A. Colin. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref20\"\u003e[20]\u003c/a\u003e Article in Futuribles n°429, 2019. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref21\"\u003e[21]\u003c/a\u003e E.Sadin. La silicolonisation du monde. L’irrésistible expansion du libéralisme numérique. Paris, 2016, L’échapée.\u0026nbsp; \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref22\"\u003e[22]\u003c/a\u003e Voir la rubrique Elite de l’eccap. \u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref23\"\u003e[23]\u003c/a\u003e Mediapart présente un dossier très documenté intitulé « Un coup de bluff » à propos de la déclaration récente d’E. Macron (8 avril 2021) de supprimer l’ENA. A cette occasion la rédaction de Mediapart, en partageant l’analyse de Marc Bloch dans « L’étrange défaire », reprend un historique des origines de l’ENA et cite plusieurs livres dont celui de Mauduit, intitulé « La caste »\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref24\"\u003e[24]\u003c/a\u003e Article de l’ECCAP « La démocratie et l’argent » selon Julia Cagé et l’article de G.Roustang « Information et démocratie, il y a urgence »\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref25\"\u003e[25]\u003c/a\u003e Nous espérons bénéficier pour un ou plusieurs articles de l’expérience de Bernard Perret qui a été membre du Conseil National de l’évaluation. Voir son livre « L’évaluation des politiques publiques. Ed. La découverte,2001.\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref26\"\u003e[26]\u003c/a\u003e Article de B.Perret : « De la critique du PIB aux nouveaux indicateurs de bien-être »\u003cbr /\u003e\u003ca href=\"#_ftnref27\"\u003e[27]\u003c/a\u003e Voir « Le choix des sobriétés » du Pacte civique, Ed. de l’atelier, 2021. Voir art. de M.Merchier « Conte de Noël : un monde sans publicité ».\u003c/div\u003e\n\u003ch1\u003e\u003ca href=\"#_ftnref28\"\u003e[28]\u003c/a\u003e Article de Maurice Merchier : Finance et soutenabilité : de l’idéologie à l’utopie; d\u0026rsquo;après Thomas Lagoarde- Segot et Bernard Paranque\u003c/h1\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003ca href=\"#_ftnref29\"\u003e[29]\u003c/a\u003e Voir son interview du 22 mars 2021 sur You Tube. Voir aussi le départ de G. Giraud à Washington pour créer un centre de recherche universitaire interdisciplinaire entre économie, sciences sociales, biologie etc.\u0026nbsp;\u003c/div\u003e\n\u003cdiv\u003e\u003ca href=\"#_ftnref30\"\u003e[30]\u003c/a\u003e Cette proposition figure aussi dans « Propositions pour un retour sur terre » de D. Bourg et alii. Voir aussi « De la taxe carbone à la carte carbone : faire entrer le rationnement dans l’imaginaire collectif » par J.B.de Foucauld in « Le choix des sobriétés ». Pacte civique. Ed. de l’atelier 2021\u003c/div\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNDc="}}}],"slug":"guy-roustang-florine-garlot-et-elwis-potier"},"__N_SSG":true},"page":"/authors/[slug]","query":{"slug":"guy-roustang-florine-garlot-et-elwis-potier"},"buildId":"llaLTW-O8ScQj-EoSn8pc","isFallback":false,"isExperimentalCompile":false,"gsp":true,"locale":"fr","locales":["fr"],"defaultLocale":"fr","scriptLoader":[]}